Quand on débute son activité, ce n’est pas toujours facile de se lancer sur les réseaux sociaux et de parler de son activité. On ne sait pas par quoi commencer, comment parler de soi ou même comment développer une entreprise qui nous ressemble vraiment.
J’ai invité Betty Rise sur le podcast pour nous parler de ce sujet. Coach en marketing pour les coachs qui veulent rester elles-mêmes, s’amuser et attirer des clients, Betty nous raconte comment elle s’est lancée, ses premiers pas sur les réseaux, ses conseils pour oser se lancer et se montrer malgré la peur du regard des autres, et ses conseils pour construire des offres et une image de marque BADASS.
Hello Betty ! Est-ce que tu peux te présenter et présenter ton parcours
Je suis maman de trois enfants, je suis mariée, j’habite en Suisse à Lausanne, j’ai travaillé 14 ans dans une multinationale et puis je me suis reconverti dans le coaching après avoir passé une certification de coach. Ça fait donc maintenant trois ans que je suis dans le business et deux ans dans le business en ligne et je m’éclate dans ce que je fais.
La communication et le fait de monter un business faisaient partie de ton parcours avant de devenir entrepreneur ?
Absolument pas, j’étais acheteuse en multinationale, je négociais les contrats, les conditions d’achat, les livraisons extérieures avec les fournisseurs pour l’entreprise. Et la communication ou le business, ça n’était pas du tout un truc dans lequel je m’imaginais évoluer.
Et puis une épreuve de la vie est arrivée, j’ai perdu ma tante, c’était le premier deuil de quelqu’un de proche que j’ai vécu, c’était presque ma deuxième maman, elle comptait énormément pour moi. Et j’ai eu une réalisation, à ce moment-là, que je n’allais pas attendre la retraite pour vivre ma vie et pour vivre mes rêves. Elle est partie 6 mois avant sa retraite, ça a été un coup dur pour moi. Et, ça m’a boosté à aller chercher ce qui m’animait dans mon travail et j’ai choisi de me faire coacher.
L’aspect entrepreneurial m’est venu aussi à cette période-là, j’ai lancé un premier business en parallèle de mon travail. Et j’ai remarqué que lancer le business, mettre en place le site internet, choisir le branding, etc. Ça a été la partie qui m’a le plus excitée. J’ai vraiment déjà pris goût à lancer un business.
J’ai laissé tomber ce premier projet parce que j’avais mon job à côté, mes enfants, etc. Et puis à l’arrivée de mon troisième enfant, les questionnements sont revenus. Je me demandais comment je pouvais faire pour avoir un quotidien qui ait plus de sens pour moi.
Là encore, le coaching m’a aidé à trouver ma voie. Et j’ai pris le courage de me lancer et j’ai tout appris sur le tas. La communication, comment appréhender les réseaux sociaux ou même comment créer des posts, j’ai tout appris au fur et à mesure, je me suis également beaucoup formée pour arriver là où j’en suis aujourd’hui.
C’est une période qui fait assez peur. On a peur de sortir de notre sécurité et forcément ça fait aussi peur à nos proches parce qu’ils nous aiment et n’ont pas envie qu’on se plante en prenant la mauvaise direction. C’est une période très déstabilisante. Mais je n’ai jamais regretté d’aller dans cette direction et si c’était à refaire, je referais tout pareil.
Comment tu as fait justement pour oser prendre ce chemin-là malgré les peurs ? Sur quoi tu t’es appuyé ?
Dans les peurs que j’avais, il y avait par exemple la peur financière. Je suis donc allé clarifier des choses, car quand je suis partie, je ne suis pas partie sans rien. J’ai aussi fait une période où j’étais au chômage de qui m’a soutenu dans mon projet. Au début, je ne m’imaginais même pas aller au chômage, je n’imaginais pas que c’était une option.
Et souvent, c’est ce qu’il se passe quand on a peur, on n’imagine pas. Alors qu’en se demandant : “Comment je peux gérer ? Quelles sont les solutions qui sont à ma disposition aujourd’hui ?” On peut débloquer certaines choses.
Aussi, je me suis dit que je ne voulais pas arriver à la fin de ma vie et regretter de ne pas avoir essayé. C’est ça qui était le plus grand moteur. Au-delà de toutes ces peurs que j’avais sur pleins de choses, la peur de passer à côté de quelque chose a été plus forte.
Et c’est ce qui me faisait me dire “Ok, j’essaye et je verrais bien ce que ça donne. Au pire, que peut-il m’arriver ? Je reviens là où j’étais avant, ce n’est pas une catastrophe, je ne vais pas finir sous les ponts.” Ça a calmé tous les scénarios catastrophes que j’avais en tête.
Et aujourd’hui, tu as fait beaucoup de chemin et finalement, tu es ta propre marque, est-ce qu’on peut dire ça comme ça ?
Oui, je pense que j’ai pris conscience de ça l’année dernière. Avec les retours venus de l’extérieur, on me disait qu’on pensait à moi quand je n’étais pas là, que certaines choses que je faisais étaient très reconnaissables sans même voir mon nom, etc. C’est assez fou.
Et, effectivement, c’est aussi quelque chose sur lequel je fonde mon marketing et mon business. Quand on est dans le domaine du coaching, on est vraiment en proximité avec nos clients, en plus, on a envie que les clients qui viennent soient les bons clients pour nous et d’être la bonne personne pour eux. Et cela nous demande d’oser se montrer, d’oser enlever les filtres et les masques qu’on a tendance à mettre pour paraître parfaite ou professionnelle et d’être naturel et nous-mêmes.
Comment on pourrait aider aujourd’hui les femmes qui nous écoutent, qui ont envie d’entreprendre, mais qui n’osent pas se montrer ? Est-ce que tu aurais des astuces ou points importants à leur partager aujourd’hui ?
Personne n’est parfait et personne ne peut atteindre la personne perfection, en tout cas moi, je ne connais personne. Et justement cette imperfection fait que les autres se reconnaissent en nous.
Il y a le regard des autres qui est un gros point aussi. Se détacher du regard des autres, c’est facile à dire. Il va forcément y avoir des retours, des jugements, mais ce sont les filtres qui appartiennent aux autres, ça ne veut jamais rien dire à propos de nous. Nous, on suit notre rêve, une ambition, si c’est à l’intérieur de toi, c’est juste.
Les gens vont venir, regarder et critiquer, et tout ça on peut y survivre. Je ne dis pas que le chemin est simple et je ne dis pas que les gens vont tout de suite être à 100 % être derrière vous. On peut survivre à ça quand on revient à soi. Quand on revient à pourquoi on le fait, à sa vision et a ce qui nous donne envie d’aller jusqu’au bout.
Vous êtes beaucoup plus résilientes que ce que vous imaginez. Avec tout ce que vous avez déjà vécu dans votre vie, vous êtes encore debout, ça veut dire qu’on peut survivre à tout dans notre vie. Ça peut même parfois être un moteur.
Je t’ai entendu dire plusieurs fois : “Je me suis planté, je me suis relevé, je me suis re-planter, je me suis re-relevé.”. Ça m’intéresse de savoir à la fois, c’était quoi ces moments cruciaux et comment tu as fait pour te relever justement et ne pas baisser les bras ?
Je pense que déjà, il y a quelque chose qui est très important pour moi, c’est une citation qui me porte : “soit je gagne, soit j’apprends” de Nelson Mandela. Quelque soit l’expérience qu’on est en train de vivre, on ne perd jamais.
Oui, ça va nous arriver de nous tromper dans notre façon de faire, de gérer notre business, de nous comporter. Il va arriver des moments, où on va dire là, je n’ai pas fait la bonne chose, je me suis plantée. Admettre qu’on s’est planté, c’est déjà un grand pas. Et c’est toujours intéressant de se pardonner nos erreurs, ça arrive, à ce moment-là, on a fait du mieux qu’on pouvait.
J’ai vraiment aussi ce mindset de tester les choses. La première fois que j’ai lancé l’atelier IKIGAÏ, il coûtait 90 € pour 12 heures de coaching et les personnes venaient dans une salle, avaient des cahiers et des snacks. Je perdais de l’argent. Et en même temps, mon idée derrière ça, c’était d’apprendre ce qui fonctionnait, ce qu’il fallait modifier, etc. Et ça m’a permis d’ajuster.
C’est cette méthodologie-là qui me drive dans mon business, apprendre continuellement et me dire qu’on a toujours la possibilité d’améliorer les choses. De rendre l’expérience de plus en plus belle, de plus en plus mémorable, et de plus en plus impactante pour nos clients.Et c’est comme ça que je me lance dans les actions. J’essaye, si ça marche, c’est cool, si ça ne marche pas, c’est ok, on essaye autre chose.
Il peut y avoir parfois un sentiment de déception, mais en faisant du Test and Learn, ça m’apprend à me détacher émotionnellement de mes résultats et de mes actions. Parce que finalement, ce n’est pas ça qui veut dire quoi que ce soit à propos de qui on est profondément et ça n’enlève rien à la valeur de ce qu’on amène, à l’énergie qu’on va transmettre, etc.
Et il faut aussi trouver l’équilibre, parce que parfois, un client ne sera pas content et une des premières choses qu’on va faire, c’est s’autoflageller. Et se dire qu’on peut modifier des choses pour s’améliorer, alors que finalement, on va se focaliser sur l’expérience d’une seule personne pour remettre en question toutes les fondations. Ce n’est pas l’idée non plus. Il faut faire la part des choses et puis aller actionner là où on pense que c’est juste d’actionner.
D’où l’intérêt d’avoir des fondations solides. Ce que ça m’évoque, c’est aussi quand tu as des retours clients ou des expériences où tu sens que ça coince un peu, c’est aussi d’aller regarder si ça nous appartient ou pas. Et est-ce que finalement, on était fait pour travailler ensemble parce que je suis convaincu qu’on ne peut pas travailler avec tout le monde ou être la bonne personne pour tout le monde.
Oui, c’est vrai. Et ces personnes-là viennent nous amener à un niveau de conscience supplémentaire pour se demander avec qui on a envie de travailler, avec qui on n’a pas envie de travailler. Et qu’est-ce qu’il y a dans ma communication qui a continué d’attirer ce type de personne avec qui je n’ai pas envie de travailler.
Donc c’est plein de choses comme ça qu’on va pouvoir apprendre au fur et à mesure sur notre communication, sur notre façon d’attirer cette personne, dans notre magnétisme, pour aller de plus en plus vers quelque chose qui est le plus vrai pour nous. Et qui fait en sorte qu’on évite de plus en plus les erreurs de casting.
Je pense que ce qu’on ne réalise pas suffisamment sur les réseaux sociaux, c’est qu’un post, ce n’est pas juste un post. Derrière, il y a eu des fondations, il y a eu des réflexions, il y a eu tout un truc sur lequel on avait beaucoup de clarté comme notre message, notre vision, nos valeurs, nos clients idéaux, etc.
Et après, tu as le joli post que tu vas faire sur Instagram et qui peut soit tomber à plat parce qu’il est totalement vide parce que derrière, il n’y a pas le travail de fond. Soit quelque chose de plus profond qui va peut-être avoir moins de like ou qui peut avoir moins d’engagement, mais qui va toucher les bonnes personnes pour toi.
Il y a aussi cette course parfois sur les réseaux sociaux aux abonnés, à la viralité, etc. Trouver sa reconnaissance à travers les réseaux, c’est aussi tomber dans l’ego.
Donc c’est important d’aller affiner ça et se rappeler que justement, on ne veut pas que ça plaise à tout le monde, mais que ça touche que les bonnes personnes pour nous.
Justement, par curiosité, comment est ton rapport à ton image sur les réseaux sociaux, est-ce que ça a toujours été naturel ou c’est quelque chose que tu as eu besoin de travailler ?
Ça n’as pas du tout toujours été naturel. Mes premières vidéos pour des stories sur les réseaux sociaux, je les faisais avec l’application téléprompteur. Et j’avais eu des retours qui me disaient que ça ne me ressemblait pas. Je parlais comme un robot, je n’étais pas du tout naturelle, ça n’avait aucun intérêt.
Après, j’ai lâché le prompteur et j’y suis allé sans filet. Et puis il y a eu plein d’ajustements, par exemple la lumière, le cadre, là où je fais mes photos et vidéos, etc. Il y a toujours un truc qui reste compliqué, c’est quand mon mari écoute mes story et que je m’entends. Donc me réécouter c’est un peu compliqué quand quelqu’un d’autre m’écoute.
Autrement, j’ai vraiment fait l’exercice d’apprivoiser mon image et ma voix en réécoutant mes vidéos, en réécoutant des vocaux et en essayant de prendre du recul. Et voir si je suis claire, mes tics de langages, si mon discours est structuré, etc. Ça m’a permis de prendre confiance et améliorer ma façon de communiquer au fur et à mesure.
C’est de l’entraînement pour apprivoiser son image au fur et à mesure et faire en sorte que ça deviennent une banalité, quelque chose de facile et naturel. Je vous garantis qu’avec de l’entraînement tout peux devenir naturel.
Effectivement, je crois que ce qui personnellement m’a le plus aidé, c’est d’accepter ma posture de débutante. Donc Test and Learn et laisse-toi le potentiel d’évoluer.
Est-ce qu’il y a des dernières choses que tu aurais envie d’ajouter pour insuffler cette dose de courage aux femmes pour oser être elle-même dans leur entreprise ?
L’autre jour, on m’a dit : on ne peut pas être l’entrepreneur de l’année et la maman de l’année et la femme de l’année et la copine de l’année, etc.
Et j’ai trouvé ça très intéressant. Parce qu’effectivement, dans la société et sur les réseaux sociaux, on véhicule beaucoup l’image de la femme ambitieuse, qui réussit dans tous les domaines, qui a une vie parfaite et des accomplissements dans tous les sens. Et la réalité, c’est qu’on ne peut pas tout faire, on n’est pas des robots et j’ai envie de vous inviter à peut-être faire descendre la pression à vouloir être au top du top partout.
Peut-être que cette année votre focus sera plus dirigé vers le développement de votre business, et peut-être que l’année prochaine, ce sera plus de revenir la maman avec une maison bien rangée. On va travailler ces différents rôles au long de notre vie, pas à 100 % en même temps.
Essayons d’être sympa avec nous même, de se donner de l’amour et de se dire qu’on est en chemin sur toutes ces différentes dimensions et que là où on est aujourd’hui c’est parfait. C’est aussi ça d’être humaine finalement avec nos propres limites qu’à un moment, il est important d’accepter. Puis quand on a accepté ça, ça nous permet d’aller plus vite dans certains domaines.
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