Dans l’épisode du jour, on va parler des émotions, cette chose que tu essayes d’éviter au maximum et surtout que tu aimerais apprendre à gérer.
La chose que j’entends le plus dans mes consultations, c’est : “Je veux gérer mes émotions. Je ne veux plus les ressentir et je voudrais me sentir sereine tout le temps.”
Malheureusement, tout comme on ne peut pas se prémunir des petits virus qui traînent malgré la prévention, les vitamines, etc. C’est exactement la même chose pour les émotions. Tu peux prendre soin de ta santé mentale, tu peux faire tout ce qu’il faut pour prendre soin de toi, mais à un moment donné, il va falloir accepter que les émotions font partie de la vie. Une vie sans émotions, c’est une vie sans vie, ça n’existe pas, ce n’est pas possible.
J’aime beaucoup cette métaphore de François Lemay qui dit de regarder un électrocardiogramme – qui représente les tracés du cœur - si le tracé est plat, c’est très mauvais signe, ça veut dire que vous n’êtes plus en vie. Et, comme sur un électrocardiogramme, dans la vie, il y a des hauts et des bas. Et la vie, c’est ça, c’est pouvoir avoir la résilience nécessaire, non pas pour ne plus ressentir ses émotions, mais pouvoir continuer d’avancer avec, en étant capable de comprendre à quoi elles servent et comment en tirer parti.
Sauf que, la plupart du temps, ce n’est pas ce que vous faites. Il y a des erreurs que vous commettez avec vos émotions qui vous empêchent de développer votre résilience. Pour rappel, la résilience, ce n’est pas en avoir plus rien à faire et ne plus souffrir quand on vit quelque chose de difficile. C’est avoir la confiance qu’on peut traverser ce moment difficile et qu’on va continuer à arriver d’avancer malgré ça.
Et il y a des moments où nos émotions sont plus ou moins intenses et douloureuses. Mais chaque émotion qui est là à une fonction.
Mais, selon votre vécu, votre enfance, ce qu’on vous a transmis, si on vous a appris à inhiber vos émotions par exemple. En tant qu’adulte, vous avez tendance à les minimiser, à ne pas vouloir les ressentir et donc vous n’entendez pas et ne comprenez pas le message de vos émotions et vous passez à côté de quelque chose d’essentiel.
Mais, je vous rassure, ce n’est pas une fatalité, la régulation émotionnelle, c’est quelque chose qu’on peut travailler tout au long de sa vie, tout comme la résilience.
Dans cet épisode, je vous partage les 6 erreurs que vous commettez quand vous cherchez à gérer vos émotions.
1. Vous cherchez à contrôler ou supprimer vos émotions
Une des premières et pas des moindres, c’est que vous voulez contrôler ou supprimer vos émotions. En voulant faire ça, c’est comme si vous souhaitiez vous priver de messages essentiels de votre corps, de la vie, de votre cœur, de votre âme.
Et quand vous essayez de contrôler ou supprimer vos émotions, ce qu’il se passe, c’est l’effet cocotte-minute. Vous essayez de contenir vos émotions sauf qu’à un moment donné, elles vous explosent à la figure, à celle de vos proches, de votre entourage, etc.
Plus vous contrôlez une émotion, plus elle va prendre de place. Vous allez commencer à vous poser des questions, vous allez inconsciemment ne pas réussir à la digérer. Elle va rester là et elle va durer plus longtemps.
Alors que si vous étiez en capacité de l’accueillir, de la nommer, de lui donner ce dont elle a besoin. Ça s’apaiserait beaucoup plus vite, ça prendrait moins de place ou moins d’intensité.
2. Être dans la réaction et non pas dans la réponse
La deuxième erreur qu’on peut faire, c’est d’être dans la réaction et non pas dans la réponse.
Bien souvent, quand on a une émotion, notamment quand elle est intense, on va se laisser contrôler par notre émotion, c’est elle qui va nous mener à la baguette. Parce qu’on ne prend pas le temps de l’écouter : Qu’est-elle en train de nous raconter ? Quel besoin elle est en train de nommer ? Quelles valeurs ne sont pas respectées ?
Et comme on décide de ne pas écouter notre émotion, on va être dans la réaction. Par exemple, vous êtes en colère et vous insultez l’automobiliste qui vient de vous faire une queue de poisson. Parce que la colère, elle aussi, elle a une fonction, c’est de rétablir des limites.
Donc finalement ce qui est intéressant, c’est de pouvoir accueillir l’émotion, la nommer et la vivre pleinement sans la contrôler. Ça veut dire qu’on ne fait rien, juste, on l’observe et on la laisse vivre sa vie. On sait qu’on ne prend pas de bonnes décisions sous l’émotion, on attend que l’émotion soit passée et après, on va pouvoir répondre à notre émotion.
Pour la colère par exemple, vous pouvez vous dire : Ok, je suis en colère, mes limites ont été dépassées, je vais d’abord aller me calmer. Mettez en place une stratégie pour faire redescendre la colère : écouter de la musique, sortir vous promener, discuter avec une amie, danser, etc.
Après, utilisez cette colère pour pouvoir dire à la personne qui vient de dépasser vos limites : “Écoute, je comprends pourquoi tu as fait ce que tu as fait, mais je ne suis pas d’accord. Et je ne veux pas que ça se reproduise.” Vous allez pouvoir l’exprimer d’une manière beaucoup plus posée, mais tout aussi ferme.
Apprenez à vous laisser traverser par l’émotion, ce n’est pas une mauvaise chose. Ce qui va changer la donne, c’est comment vous allez répondre à votre émotion.
Et c’est pareil pour toutes les émotions, même si elles n’ont pas les mêmes fonctions, que ce soit la peur, la joie, la surprise, le dégoût, la honte, la culpabilité, etc. Vous pouvez prendre le temps de comprendre l’histoire qu’elle vous raconte et d’y répondre plus tard.
3. Croire que la colère est une mauvaise émotion
La troisième erreur que j’observe, c’est de croire que la colère est une mauvaise émotion, la colère, c’est très sain. Le problème, ce n’est pas l’émotion de la colère, c’est ce qu’on en fait et comment on l’exprime.
Et je crois que dans notre société, encore aujourd’hui, malgré tous nos efforts, on porte les stigmates de toutes les années qui nous précèdent. On porte l’empreinte de l’idée que les petites filles doivent être dans la négociation, la douceur, la bienveillance et les petits garçons dans la ténacité, le combat et l’adversité.
En tant que femme, on a donc intégré le fait de devoir faire passer nos messages avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Alors qu’en fait pour être ferme, on a besoin d’écouter notre colère et on a besoin de la laisser s’exprimer. Ça ne veut pas dire qu’on doit se mettre à crier sur tout le monde. Ça veut juste dire ne plus inhiber notre colère, être à l’écoute de ce qu’on doit poser comme limite, et pouvoir sentir cette énergie qui nous permet de le faire.
La colère, c’est sain, tout dépend de comment vous allez l’exprimer. Donc, écoutez là.
4. Refouler ses émotions
Parce que plus tu vas les refouler, plus elles vont te revenir en pleine face et pas de la manière la plus agréable, ni au moment le plus opportun.
Typiquement avec les angoisses, plus on va essayer de limiter la place que va prendre son anxiété, plus on risque de l’expérimenter. Par exemple, quand on va aller se coucher parce qu’à ce moment, le cerveau sera sur off et il aura toute la liberté d’aller rêvasser, faire des liens de connexion, etc. Et c’est là que l’angoisse va revenir parce qu’elle aura la place pour s’exprimer, c’est comme un boomerang, tout ce que tu refoules revient, d’où l’importance d’aller écouter.
5. Vos émotions sont un guide précieux pour comprendre vos besoins
Le cinquième point est davantage un message qu’une erreur : vos émotions sont un guide précieux pour comprendre vos besoins. Plus vous les écoutez, plus vous êtes connecté à votre moi profond. Ici, l’erreur ou la difficulté que vous pourriez rencontrer, c’est qu’en étant déconnectés de vos émotions, vous êtes déconnectés de qui vous êtes, de votre identité.
Parce que les émotions, c’est votre boussole, sauf que si vous avez appris à les inhiber, vous n’allez même pas vous rendre compte que la sensibilité fait partie de vous.
Souvent, en accompagnement, je rencontre des personnes complètement déconnectées, qui me disent qu’elles ont tellement fait plaisir aux autres, se sont sur-adaptées en oubliant de s’écouter, qu’elles ne savent plus qui elles sont, ce qu’elles veulent ou ce qu’elles ressentent. Et, elles ont l’impression de vivre une vie qui n’est pas la leur. Parce que ce ne sont pas elles qui l’ont construite, elles ont juste avancé en faisant les choses à travers le regard des autres et à travers les injonctions qu’on leur a transmises.
Donc, retenez ceci, plus vous êtes connecté à vos émotions, plus vous leur faites de la place et plus vous êtes connecté à votre véritable moi profond, à votre essence, à votre identité.
Prenez les enfants, on est beaucoup plus tolérants avec eux. Ils expriment naturellement leurs émotions, ils ne se retiennent pas, ils sont dans l’entièreté du moment présent. Et ce qui se passe en tant qu’adulte, c’est qu’elles se re-manifestent de la même manière, mais on nous a tellement dit : “Tu n’as pas le droit de faire ça. Ton émotion n’est pas légitime. Ce n’est pas grave, ça ne fait pas si mal. Arrête de faire ton bébé, arrête de pleurer.”.
Qu’on a appris à se taire et à taire nos émotions, mais ça ne veut pas dire qu’elles ne sont plus là. Ça veut juste dire qu’elles sont dans une couche plus inconsciente et ont une répercussion dans votre quotidien sans même que vous en aperceviez.
Et encore une fois, ce qui compte, c’est la réponse à vos émotions. Que vous soyez dans l’empathie de ce que vous ressentez. C’est tout le travail qu’on fait en grandissant et qu’on continue de faire à l’âge adulte, sauf que si vous inhibez vos émotions, vous n’avez pas appris à faire ça, et elles sortent n’importe comment.
Et tout ce travail de régulation de ses émotions, va permettre d’aller trouver les mots et le bon comportement pour pouvoir transmettre nos émotions et en prendre soin. Et également donner le mode d’emploi aux personnes qui nous entourent pour qu’elles aussi puissent nous aider parfois à traverser des périodes difficiles. Quand tu commences à verbaliser tes émotions, tu révèles une partie de toi, ça peut faire peur, je le comprends, mais ça te permet aussi de rentrer en contact avec les autres et de nouer un lien beaucoup plus authentique.
6. Vous avez l’impression d’être trop sensible
Le dernier point que j’avais envie d’aborder avec vous et qui est essentiel ; c’est que vous avez l’impression d’être trop sensible. Vous associez vos émotions à la sensibilité, or la sensibilité n’est pas forcément un problème.
Ce qui peut vous mettre en difficulté, c’est effectivement qu’il puisse y avoir comme une défaillance dans la régulation des émotions que vous avez.
Il faut voir la sensibilité comme une passoire, selon le modèle de la passoire les trous seront plus ou moins gros. Vous imaginez que si votre passoire a des trous très serrés comme un tamis, pour égoutter vos pâtes ça prendra beaucoup plus de temps. Et au contraire, parfois les trous de la passoire sont énormes et laissent carrément passer les pattes. La sensibilité, c’est ça. C’est comme si toutes les vannes étaient tout le temps ouvertes. Toutes les informations de l’extérieur et de votre monde intérieur prennent plus d’importance.
Donc forcément, une personne qui a plutôt un système de régulation qui ressemble à un tamis va être moins gênée par ces sensations puisqu’elle va moins les ressentir. Par contre, si les trous sont aussi larges qu’une passoire qui laisse passer les pâtes, ça vous demande peut-être plus de stratégies de régulation émotionnelle.
La sensibilité peut devenir une force quand on a les bons outils et quand on en prend soin. Ça peut devenir un merveilleux cadeau. Alors, non, vous n’êtes pas trop sensible, non, vous n’êtes pas trop émotive.
Si vous avez tendance à vous comparer, n’oubliez pas que les normes ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Si vous voyez quelqu’un et que vous vous dites que cette personne gère super bien ses émotions, rappelez-vous qu’elle a peut-être juste appris à les inhiber ou tout simplement, elle a appris à les cacher et porte un masque social.
Prenez donc du recul et prenez soin d’aller traverser ces phases essentielles de la vie. On vit d’une manière beaucoup plus apaisée et connectée quand on a réussi à acquérir ces stratégies de régulation émotionnelle et de résilience.
Si ce concept vous intéresse, il y a bientôt le prochain Cercle des Louves qui ouvre pour apprendre à écouter ce qui se passe à l’intérieur de vous, à faire une force de votre vulnérabilité pour pouvoir prendre votre place telle que vous êtes, sans avoir peur du regard des autres. Si ça vous intéresse, voici le lien d’inscription : https://www.bettyjereczek.fr/liste-dattente-cercle-des-louves
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